HISTOIRE

famille

1924 marque pour la grèce un grand bouleversement. On appelle cette période : la grande catastrophe. La guerre gréco-turque qui oppose la Grèce aux révolutionnaires kémalistes depuis 1919, prend fin en 1922. le traité de Lausane signé en 1923 impose un échange de populations : 1.5 millions de chrétiens d’Anatolie  et de Thrace occidentale (dont les territoires avaient été cédés aux hellènes à la chute de l’empire ottoman) sont chassés de chez eux et 500.000 musulmans de Macédoine doivent regagner la Turquie.

C’est aussi l’année de la chute de la monarchie en Grèce et de l’instauration de la première république de Grèce.

1924 marque pour ma famille aussi un grand chamboulement : mes arrières grands-parents, Eleni & Stavros et leur trois garçons (dont mon grand-père Theodoros) quittent leur village Kallikratia, en Thrace Occidentale, à 33km de Constantinople pour venir s’installer en Macédoine. Ils ont pu faire le voyage en bateau quand d’autres ont dû marcher pendant 44 jours. Ils sont accueillis dans l’ancienne caserne française de Stavropouli où chaque arrivant est enregistré. Nous avons d’ailleurs retrouvé la traces de toutes ces archives. C’est ici qu’ils apprennent l’emplacement de leur nouveau lieu de résidence : Nea Kallikratia, sur la côte ouest du Chalkidiki, au sud de Thessalonique. Ils s’installent dans des cabanes en bois et vivent dans des conditions de vie très rudes. C’est le début d’une période de réadaptation et de reconstruction tout en luttant contre la pauvreté et la maladie.

Pendant longtemps le souvenir et la nostalgie les remplissaient d’amertume et les laissaient penser qu’un retour était possible!

Tout compte fait, leur nouvelle vie a pris racine sur cette côte du Halkidiki. Stavros continue de fabriquer des charrettes en bois comme il le faisait auparavant.

Théodoros, mon grand-père, épouse Elefteria avec qui il aura deux garçons : Dimitris, mon oncle et Stavros, mon père, né en 1941 au village.

Jeune homme fringant, beau garçon, il ne trouve pas sa place au village. D’autant plus que les conditions de vie sont très rudes en Grèce à cette époque.

« Venez donc découvrir tout ce que la terre des dieux antiques vous réserve de surprises! »

En 1964, année de la sortie du film Zorba, mon père décide de rejoindre la France et Paris avec un de ses meilleurs amis, Giakovo. Arrivés à Paris par la route, ils découvrent une capitale française dynamique et exotique pour de jeunes ruraux comme eux.

C’est donc le début d’une vie d’adaptation, d’apprentissage de la langue, de travail mais aussi d’amusement.

Mes parents se rencontrent dans les années 70 chez Citroën où ils travaillent tous les deux. Ma naissance a lieu quelques années plus tard.

Retourné « au village », en Grèce à la retraite, après 40 ans passés en France, mon père nous quitte en 2017.

C’est ainsi que nait l’idée d’un lien, d’un pont entre mes deux pays, entre mes deux origines. Et quoi de mieux que la gastronomie et les produits de la terre pour faire connaitre ce pays aux mille facettes! Car la Grèce n’est pas que temples antiques et plages de sable fin! C’est aussi un pays ancré dans ses racines rurales, un pays tout aussi montagneux que côtier! Qui sait mélanger une gastronomie bien connue pour ses bienfaits, celle que l’on nomme le régime méditerranéen, avec une cuisine de la terre!

HISTOIRE
HISTOIRE
 L’épicerie fine grecque en plein centre de Libourne.

Contactez-nous

21 rue Thiers
33500 Libourne
05 57 74 42 77
contact@kalimeraeleni.fr